Interwiew de Gérard Schivardi, leader français d'extrême-gauche, par le Midi Libre

Source : Midi Libre, article "Schivardi, 2012 en point de mire".

Comment s'est passé votre passage au Salon de l'Agriculture ?

Je ne suis pas venu pour caresser le cul des vaches, mais pour informer les gens : il y a 400 000 agriculteurs en France...La moitié va disparaître ! J'ai évoqué aussi la situation dramatique de la viticulture en Languedoc-Roussillon. Il faut sortir de l'Union Européenne, pour échapper à ses directives. La Pac (politique agricole commune) subventionne les grands groupes, des ONG, mais ne fait rien pour aider la véritable agriculture.

Comment sont perçues vos alertes dans le monde agricole ?

J'ai de plus en plus d'écoute. au Salon, les gens sont venus vers moi. Ils n'ont plus confiance dans les centrales syndicales qui musellent systématiquement les poussées qui viennent d'en-bas. Lorsque je fais des tournées en province, il y a de plus en plus de maires qui souhaitent me rencontrer. Quelque chose bouillonne. Les cantonales approchent et je suis convaincu que le taux d'abstention sera encore très élevé.

Vous envisagez des actions ?

Je crois surtout à un grand mouvement de fond, comme au Maghreb. Quand on voit la flambée des prix, l'augmentation des denrées alimentaires, il faut des aides fortes de l'Etat sinon on va aller vers une catastrophe alimentaire. L'Europe nous en empêche et comme cela touche aussi nos voisins (Espagne, Portugal...), la flambée risque d'être générale à travers l'Europe.
J'ai dit que je serai candidat si on me le demande. Personne ne parle ouvertement de rupture avec l'UE ou de renationnaliser les grands moyens de production. Aucun ne veut mettre en place une véritable Europe des peuples. Donc oui, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas candidat, mais à mon avis parler de 2012 est prématuré, il va se passer bien des choses avant ça...

Propos recueillis par Philippe Mouret.